L’injonction « travailler dur pour réussir » est omniprésente dans notre société, mais est-elle vraiment la clé du succès ?
Avec Alicia, découvrez comment vous détacher de cette pression et affirmer votre propre voie vers l’épanouissement.
Apprenez à équilibrer travail et vie personnelle, à valoriser votre bien-être et à redéfinir le succès selon vos propres termes.
Affirmez-vous et choisissez un chemin qui vous ressemble, loin des diktats de la productivité excessive.
(re)trouvez l’équilibre avec Alicia et épanouissez-vous sans sacrifier votre santé.
Pour commencer, peux-tu parler un peu de toi et de ton parcours en tant qu’Accompagnante ?
Moi c’est Alicia, passionnée de cookies et de chats. Je suis également Accompagnante en Organisation et Slowpreneuriat, et la fondatrice de Simplessentiel.
Je viens d’un parcours scientifique, où j’ai étudié la biologie agro-alimentaire, puis exercé en tant que responsable qualité quelques années. J’y ai appris la gestion de projet, la rigueur, l’organisation, la prise de hauteur, ou encore la résolution de problèmes et l’amélioration continue.
Avant de bifurquer dans l’entrepreneuriat pour créer un projet plus aligné à mes envies. Car je crois que le monde irait mieux si l’on travaillait moins, j’en ai fait mon credo Simplessentiel.
J’ai suivi plusieurs formations sur les stratégies d’entreprise, la posture d’accompagnant ou encore les dynamiques relationnelles pour démarrer.
Aujourd’hui j’accompagne les entrepreneurs qui se sentent submergés, en les aidant à structurer et simplifier leur organisation afin de cultiver un équilibre de vie plus conforme à leurs attentes. Le tout, sans compromettre leur chiffre d’affaires !
Pour cela, j’adopte une approche holistique et humaniste, en respectant les principes de simplicité, responsabilité, écologie personnelle et durabilité sociale.
Quelles sont, selon toi, les principales raisons derrière l'injonction "travailler dur pour réussir" dans notre société ?
C’est un joyeux mélange de facteurs culturels, sociaux, et économiques qui ont créé et perpétué cette croyance.
En voici 3 qui me semblent essentiels pour en comprendre les rouages :
- La culture du mérite, et de l’effort
Travailler dur sous-entend souvent “travail difficile”. Concrètement, s’il n’y a ni souffrance, ni sacrifices ou pénibilité, ce n’est pas vraiment du travail. Or, pour mériter le succès, notre société valorise surtout les résultats obtenus par le travail acharné et la persévérance.
In fine, la recette du succès semble simple : le vouloir, et bosser dur pour l’obtenir ! Ce qui balaye d’un revers de la main les facteurs externes tels que les privilèges de départ.
- La pression sociale & familiale
“Que fais-tu dans la vie ?” est souvent l’une des premières questions posées lors d’une rencontre. Ça semble anodin, mais ça en dit long sur la façon dont on perçoit l’identité et la valeur sociale.
Si nos proches encouragent aussi le travail acharné pour accéder au succès, on apprend dès notre plus jeune âge que pour être validé socialement, mieux vaut tout donner pour briller au travail.
- Le modèle économique
Nous évoluons dans un modèle économique basé sur la libre entreprise et la concurrence du marché. La compétition est donc centrale et le travail acharné perçu comme un moyen de se démarquer, tirer son épingle du jeu, et progresser socialement là encore.
Cela renforce l’idée que le succès est accessible à tous ceux qui sont prêts à “travailler dur”, et à s’investir pour l’obtenir.
- BONUS : Les modèles de réussite
Remarquez comme les “plus grands” font l’apologie du travail acharné, des sacrifices et des risques qu’ils ont pris, des moments de vie personnels sur lesquels ils se sont assis, bref…
Si nos plus grandes sources d’inspiration expliquent leur succès par le “travailler dur”, il est d’autant plus difficile de s’enlever cette croyance de la tête.
En quoi cette injonction peut-elle être problématique sur le plan personnel et professionnel ?
Évidemment, cela peut conduire à l’épuisement professionnel, du surmenage physique et mental. La pression ressentie peut générer beaucoup de stress et d’anxiété, impactant la santé mentale et émotionnelle.
Si la réussite n’est pas à la hauteur des attentes, l’estime de soi peut être touchée. Laissant parfois de forts sentiments de culpabilité, d’incapacité, ou d’inutilité.
Les interactions sociales extra-professionnelles peuvent se voir diminuer. Moins de moments partagés avec l’entourage, mais aussi pour nos hobbies qui en arrivent même à nous désintéresser dans certains cas.
Enfin, une chose que j’ai pu constater chez mes clients, c’est l’intolérance au vide. Ce besoin d’être occupé à quelque chose considéré “utile” et “productif”, conduit parfois à une négligence de ses besoins, et notamment celui du repos.
Ceci dit, comme toute croyance, elle peut comporter des bénéfices. Certains y trouvent une source de motivation, de challenge, de progression ou encore de réalisation de soi.
Je vous invite toujours à vous demander : En quoi cette injonction me sert ? En quoi elle me dessert ? Vous pourrez alors décider en conscience de la conserver ou non.
Comment se détacher de cette mentalité de "travailler dur" et cultiver un équilibre plus sain ?
En comprenant d’abord que c’est un schéma appris depuis notre plus jeune âge. C’est donc normal de ne pas s’en défaire en 1 semaine.
Voici quelques conseils :
- Comprendre pourquoi vous voulez vous en détacher : c’est la base de tout changement. Ne le faites pas pour Pierre Paul ou Jacques, ni pour “suivre un mouvement”. Qu’est-ce qui vous dérange dans cette mentalité ? Pourquoi voulez-vous un meilleur équilibre ?
- (ré)Évaluez vos valeurs et priorités : Qu’est-ce qui est vraiment important pour vous ? Le succès professionnel est-il un objectif pour vous ? Qu’est-ce qui contribue à votre bien-être au quotidien ? Ces questions contribuent à ancrer le changement.
- Posez vos limites et apprenez à dire NON : si vous voulez garder cet équilibre sain, établir des limites non-négociables vous aidera à refuser ce qui ne rentre pas dans ce cadre. Et pour ne pas rajouter trop de rigidité d’un coup, vous pouvez également établir des limites conditionnelles.
Exemple : Je vais toujours au yoga le jeudi, sauf si je suis malade. - Entourez-vous et/ou faites vous accompagner : surtout si vous sentez que votre entourage n’est pas hyper réceptif à cette nouvelle mentalité, rien de plus difficile que se sentir seule et incomprise dans sa transition. Échangez avec des personnes qui vous inspirent, qui se posent des questions similaires, ou qui, selon vous, ont atteint l’équilibre sain que vous recherchez.
⚠️ Disclaimer important : la notion d’équilibre sain est très personnelle. Nous n’aurons pas tous les mêmes standards. Travailler 7h par jour, de 9h à 17h peut très bien être sain pour Marie, mais pas pour Anna. L’idée n’est évidemment pas de créer une injonction inverse.
Quels sont les bénéfices d'une approche plus douce et plus équilibrée par rapport au travail et à la réussite ?
Ils sont évidemment multiples, tant pour la santé physique, mentale et émotionnelle avec notamment :
- Plus de sérénité au quotidien : on réduit la pression de performer et de “réussir”
- Moins de stress et d’anxiété : dès lors qu’on arrête de courir comme un poulet sans tête, le calme revient
- Plus de sens : en posant plus de conscience sur nos choix et nos actions, on les aligne avec nos valeurs et ce qui compte réellement pour nous.
- Plus de durabilité : car la vie, comme le business, s’apparente plus à un marathon qu’un sprint. Préserver son bien-être permet de durer dans le temps.
- Augmentation de la créativité : par définition, la créativité ne se contrôle pas, créer de l’espace pour la laisser s’exprimer fera des miracles.
- Des moments de meilleure qualité : puisqu’on a mis de la conscience sur nos actes, on est nécessairement plus ancré et apte à profiter de l’instant présent.
👉 En résumé, une meilleure qualité de vie et plus de bien-être au quotidien.
Quels sont les obstacles les plus courants auxquels les personnes peuvent être confrontées lorsqu'elles essaient de changer leur mentalité par rapport au travail ?
Il y a 4 choses que je constate, et que je vis moi-même :
- Le sentiment d’appartenance mis à rude épreuve
Nous sommes des êtres sociaux, nous avons TOUS besoin de nous sentir appartenir à un groupe. Changer sa mentalité sur le travail, c’est remettre en question les règles pré-établies, et ça revient à sortir d’un groupe, en l’occurrence majoritaire. Ça peut être difficile, car on se sent parfois “à l’écart”, “marginalisé” voire incompris.
👉 Pour cela, s’entourer reste la clé.
- Les loyautés familiales qui viennent taper fort
Si l’entourage et notamment la famille ont tendance à prôner le “travailler dur pour réussir”, au-delà de la difficulté que ça peut représenter d’assumer votre façon de penser en repas de famille, ça peut vous faire revirer de bord en un clin d’œil (coucou les fêtes de fin d’année).
En effet, par loyauté envers la famille et aux valeurs qui ont été inculquées, il est plus facile de s’y conformer que d’aller à l’encontre et être “infidèle” au système familial. Ne négligez pas la puissance qu’elles ont sur vos choix et vos comportements. C’est souvent le plus difficile à dépasser.
👉 En prendre conscience, en parler ou se faire accompagner peut être très utile.
- La peur de l’échec et du jugement
Si je ne travaille plus aussi dur qu’avant, vais-je vraiment réussir ? Que vont penser les autres de moi ? Vais-je être perçue comme une flemmarde ? Quelqu’un sans ambition ? Une petite nature ? Vais-je me prendre le retour de la médaille à vouloir le beurre et l’argent du beurre ?
👉 Flexibiliser ses croyances sur la réussite, changer son regard sur l’échec, identifier ses constructions du monde, scénario de vie, et travailler l’affirmation de soi aideront.
- La culpabilité & le sentiment d’inadéquation
L’impression que ce n’est pas “normal” car d’autres triment comme des malades et n’ont ni la possibilité ni le privilège de se poser ces questions, ou d’accéder à un équilibre plus sain. L’impression que ce n’est pas bien, pas juste, pas approprié.
👉 On peut contribuer à son échelle à faire bouger les choses, apporter son aide autour de soi, et poser de la conscience sur ses besoins pour les accepter et faire redescendre la culpabilité.
Peux-tu nous partager des exemples concrets de personnes que tu as accompagnées et qui ont réussi à se détacher de cette injonction pour atteindre leurs objectifs de manière plus équilibrée ?
Bien sûr ! Je pense à une de mes dernières clientes en date. L. est arrivée submergée et épuisée par son activité, “frisant le burn-out” selon ses termes.
Elle ne semblait pas directement influencée par l’injonction de “travailler dur pour réussir”, mais elle était constamment hantée par le sentiment de ne “jamais faire assez”.
Notre travail a consisté à faire un état des lieux pour réaligner ses objectifs avec ses valeurs et déconstruire cette croyance négative à propos d’elle-même. Nous avons entièrement repensé son business model pour respecter son rythme et ses limites, en évaluant la rentabilité de ses offres pour identifier celles à capitaliser, améliorer, et surtout celles à supprimer !
Sans oublier de corréler le tout avec son niveau de plaisir pour que l’énergie vitale suive sur le long terme.
Résultat, elle a retrouvé du temps pour elle, gagné en sérénité et en simplicité. Ce regain d’énergie et d’espace lui a notamment permis de décrocher un contrat pour écrire 2 livres avec une maison d’édition, ce dont elle rêvait !
Il y a également T., entrepreneur et passionné de sport, qui avait du mal à gérer ses fluctuations d’énergie. Il alternait entre des “phases de sprint et des micro burn-out”. Rapidement, j’ai vu que le manque d’écoute de ses ressentis le conduisait à procrastiner, tomber dans de la lutte émotionnelle, et à s’éparpiller, étant souvent attiré par de nouvelles distractions.
Nous avons travaillé sur l’acceptation de ses ressentis et sur la création d’un planning flexible en identifiant ses moments idéaux de détente, de travail et de sport. Ces ajustements lui ont apporté plus de sérénité, d’efficacité et de simplicité dans sa vie pro et perso.
Comment pouvons-nous encourager les personnes à valoriser le repos, la détente et le bien-être autant que le travail et la réussite ?
Ça commence par comprendre et intégrer pleinement que le repos n’est pas une récompense. C’est un besoin, au même titre que celui d’aller aux toilettes. Considérez vous la pause cabinet comme une récompense ? Je ne crois pas.
Alors “avant l’effort, le réconfort”. Relisez cette phrase au cas où.
Ces temps de ré-créations sont nécessaires pour renouveler son énergie, sa créativité et sa productivité. Ce n’est pas pour rien que les meilleures idées viennent souvent sous la douche, dans la voiture ou en se couchant le soir.
Enfin, dans une époque où la question du sens est centrale : est-ce vraiment sensé de passer 2h sur une tâche qui pourrait être faite en 1h ou moins si l’énergie et la créativité étaient au rendez-vous ? Remettons la qualité en priorité face à la quantité.
Je dirais que ça passe également par se soutenir ensemble pour changer doucement les mœurs, et montrer qu’une autre façon de faire est possible. Car ensemble, on est plus fortes.
En quoi la pratique de l'auto-compassion peut-elle être utile pour se détacher de l'injonction "travailler dur pour réussir" ?
L’auto-compassion aide à prendre du recul et de la hauteur par rapport à soi-même, sa situation, ses pensées et émotions.
Elle ouvre la porte de l’empathie envers soi, et aide à se défaire de l’injonction sous-jacente, souvent auto-infligée de “je dois être parfaite et/ou performante”.
Si votre meilleure amie se donnait autant de mal pour son travail et se culpabilisait de ne « pas être assez », seriez-vous aussi dure avec elle, que vous l’êtes avec vous ? À mon avis non.
Accordez-vous ce même discours qu’à elle.
Enfin, l’auto-compassion permet à mon sens de revenir à une posture d’adulte au sens transactionnel, et de ne pas attendre de l’extérieur la validation ou la reconnaissance pour se dire “c’est bon tu en as assez fait, tu peux te reposer”.
Personne ne devrait poser les limites à votre place.
Enfin, quel message aimerais-tu transmettre à nos lectrices qui se sentent piégées par cette mentalité et qui aspirent à une approche plus douce et plus équilibrée de la vie ?
J’aimerais vous déculpabiliser en rappelant que ce schéma est ancré en nous depuis enfant. Cela fait peut-être 20, 30, 40 ans ou plus que vous fonctionnez avec. Ça ne s’en va pas en un claquement de doigt.
Votre valeur ou la qualité de votre travail n’est aucunement définie par votre capacité à supporter la pression ou la pénibilité.
Enfin, retenez bien que le plus important n’est pas de travailler dur, mais plutôt de travailler intelligemment.
Faites en votre premier axe d’amélioration, avec celui de vous accorder le repos nécessaire. Car non, ce n’est pas une récompense.
LA RESSOURCE DE ALICIA 🌞
Pour remettre en perspective l’industrie du bien-être.