Que faire quand on est inquiète à propos de son changement de métier ?

Tu as franchi le pas et tu as changé de métier ou de poste. Mais, aujourd’hui, les doutes sur ta reconversion professionnelle s’installent… Rassure-toi, c’est tout à fait normal ! Ce n’est pas forcément le signe que tu t’es trompée. Dans cet article, je vais partager avec toi un outil précieux : la roue d’Hudson. Créée par Frédéric Hudson, l’un des pères du coaching, cette méthode va t’aider à comprendre et à traverser sereinement les différentes phases émotionnelles de ton changement de profession. Tu trouveras aussi en fin d’article un guide pour traverser tes inquiétudes avec plus de sérénité.

La roue d’Hudson : un outil pour comprendre et gérer les doutes liés à un changement de métier

Loin d’être un changement anodin, la reconversion professionnelle est bien plus qu’une simple mutation de poste. C’est une transformation profonde qui bouleverse :

tes repères quotidiens ;
ton identité professionnelle ;
tes relations de travail ;
ta zone de confort.

Ces bouleversements génèrent naturellement des doutes. Mais plutôt que de les combattre, et si tu apprenais à les comprendre ?

Je vais te présenter les différents stades neuropsychologiques qu’une personne en reconversion professionnelle expérimente, de façon consciente ou inconsciente. La roue d’Hudson est un outil de coaching utilisé pour appréhender les transformations et pour pouvoir s’adapter en conséquence. Cette méthode décompose le processus de changement en 4 phases, comme les saisons. Elle va t’aider à :

Identifier où tu en es dans ton parcours ;
Comprendre pourquoi tu doutes ;
Savoir comment agir à chaque étape.

🌞 Phase 1 : Le Lancement (L’été) — L’enthousiasme qui masque les doutes professionnels

C’est une période dynamique, de création ou de préparation pour te lancer dans une nouvelle activité, un autre poste, un projet différent : tu es dans le plaisir et dans l’engagement. Tu te sens « alignée » avec tes valeurs et tes buts. Tu ressens de la joie, de la satisfaction, de la motivation, de l’enthousiasme, de la passion et tu es en état de grâce. Tout te semble beau et possible ! Dans la phase 1, la plupart des expériences sont constructives et ton énergie est haute et positive comme en été. Tu cherches à atteindre une durabilité de réussite et de bien-être.

Exemple : tu arrives dans une nouvelle entreprise

Tu arrives dans une entreprise, ce nouveau poste te réjouis, tu es bien accueillie, tes missions te passionnent et tu en apprends tous les jours ! C’est GÉNIAL, tu t’éclates ! Cela fait une sacrée différence avec ta précédente expérience où rien n’allait plus.

Lorsque tu atteins ce stade, il est important de réintroduire régulièrement du challenge et de la nouveauté (jusqu’à 20 % pour entretenir la phase « plateau »), sous peine de basculer en phase 2 (le déclin, l’automne). C’est le moment de se former, voyager, équilibrer tes besoins, prendre le temps et savourer la vie.

🔎 Les émotions typiques :

Enthousiasme débordant
Sentiment d’alignement
Motivation intense
Énergie maximale

💡 Comment gérer cette phase :

Garde des traces écrites de ton enthousiasme initial.
Reste vigilante aux premiers signaux d’essoufflement.
Maintiens 20 % de nouveauté dans tes missions.
Prends le temps de te former continuellement.

🍂 Phase 2 : Le Déclin (L’automne) — L’émergence des premières dissonances de ton métier

C’est l’étape où l’insatisfaction en rapport avec la profession exercée se manifeste. Tu ouvres les yeux sur les défauts, alors que tout te semblait parfait et génial en phase de lancement. Tu ressens de la colère, de l’agacement, de la frustration, de l’injustice. Il est fréquent à ce stade de beaucoup se plaindre sans parvenir à agir. Tu as l’impression que chaque chose accomplie pourrait être améliorée pour te sentir mieux.

Dans la phase 2, l’énergie est haute et négative. Les émotions sont des messagères précieuses : c’est le moment d’entendre cette alarme intérieure. Tu peux y répondre en identifiant précisément ce qui ne te convient plus, puis en apportant les changements qui te permettront de retrouver un meilleur équilibre.

Exemple : le poste n’est plus si rose…

Toujours au même poste et dans la même entreprise, tu t’aperçois au fil du temps que certaines de tes missions sont difficiles à accomplir. Tu réalises que le chaleureux accueil auquel tu as eu droit à ton arrivée ne garantissait pas forcément une bonne ambiance ou encore des collègues coopératifs. Ton activité professionnelle au quotidien comporte quelques tâches moins motivantes que tu n’avais pas perçu au début.

Voici des idées d’aménagements pouvant aider :

Commence la journée par la tâche qui te plaît le plus.
Prends des mini-pauses quand tu sens la frustration monter.
Partage tes difficultés avec des collègues qui ont plus d’expérience.
Profite de ta pause déjeuner pour réellement couper (activité, balade, repas avec des ami.es, etc.).
Demande des formations sur les points qui te posent problème.

Ne teste pas plus d’un ou deux ajustements à la fois, le temps d’identifier ce qui te fait réellement du bien.

🫸 Si les déceptions viennent de votre difficulté à dire non, poser vos limites, cet article devrait vous aider.

Ici, il existe 2 possibilités :

→ Les aménagements mis en placette permettent de retrouver le plaisir au travail, et dans ce cas-là, tu repars en phase 1, toute joyeuse.

→ Malgré les aménagements réalisés, tu continues à ressentir de l’insatisfaction et de la frustration. Cela veut simplement dire qu’un cap est passé et que tu entres dans la phase 3 (grande transition). Il est aussi possible d’expérimenter une mini-transition entre la phase 1 et 2 à plusieurs reprises.

🔎 Les doutes typiques :

« Ai-je fait le bon choix ? »
« Est-ce vraiment fait pour moi ? »
« Comment gérer ces aspects que je n’avais pas anticipés ? »

💡 Solutions pour surmonter ces doutes :

Liste précisément ce qui ne te convient pas.
Distingue ce qui peut être amélioré de ce qui est structurel.
Mets en place des microajustements.
Parle de tes doutes à d’autres personnes en reconversion.

❄️ Phase 3 : Le Marasme (L’hiver) — La confrontation des déséquilibres profonds et de tes aspirations

C’est une phase peu connue, car beaucoup de personnes cherchent à l’éviter ou à l’écourter. Dans cette phase, tu te retires du monde, tu te replies sur toi-même. Tu vis un désengagement vis-à-vis de ton activité. Tu t’impliques moins dans les missions et tu t’éloignes progressivement de tes collaborateurs/collègues, avant d’abandonner. Abattement, lassitude, tristesse ou encore solitude sont au rendez-vous. Tu as envie de peu de choses, voire rien du tout.

Comme je le disais plus haut, tu réalises une grande transition et pas seulement des aménagements comme en phase 2. Ici, il y a une idée de non-retour en arrière. C’est un changement profond et structurant, car le chapitre dans lequel tu étais ne te convient plus.

La phase 3 est un moment de pause qui te permet de réfléchir à l’étape précédente et de trouver une nouvelle direction dans ta vie professionnelle. C’est une période où tu fais le deuil de l’existant et où il est nécessaire de prendre du temps pour toi. Tu t’intériorises, te cajole pour finalement endosser tes responsabilités et identifier tes besoins pour repartir.

Ici, l’énergie est basse et négative. C’est un temps de perte d’identité, de résignation, de deuil, de tristesse, de lâcher-prise, d’espoir.

Exemple : tu perds goût et tu te replies sur toi

Pendant deux ans, tu as réussi à mettre en place des aménagements et à chaque fois tu as retrouvé quasiment le plaisir au travail que tu as connu à tes débuts dans ce poste. Petit à petit, l’insatisfaction s’est faite plus grande et elle a fini par envahir ton quotidien et tu t’es désengagée de plus en plus. Déception, manque de dynamisme, lassitude… Tu ne comprends pas ce qui t’arrive. En discutant avec tes ami.es, tu réalises que cet emploi ne te convient plus et tu n’as plus envie de te battre pour qu’il te plaise. Tu n’as plus le goût d’aller travailler. Tu économises ton énergie, tu limites tes échanges et tu ne fais que l’essentiel. Puis tu lâches un peu prise et tu prends un temps pour te reposer, te ressourcer et te faire accompagner dans cette phase.

👉 Tu trouveras différents accompagnements selon tes besoins et la phase dans laquelle tu te trouves.

Tu sors de la phase 3 quand tu sais ce que tu ne veux plus et en t’engageant dans le processus de ce que tu souhaites. C’est le moment pour préparer ton projet professionnel, te faire accompagner, te former, écrire, prendre un job temporaire, etc., dans le but de retrouver un véritable sens dans ta vie pro. Un souffle de renouveau s’installe et tu bascules vers la 4e étape.

🔎 Les manifestations courantes :

désengagement progressif ;
perte de sens ;
questionnements identitaires ;
besoin de retrait.

💡Comment traverser cette phase :

Accepte que cette phase soit nécessaire.
Prends du temps pour toi.
Fais le bilan de ce qui ne te convient plus.
Explore tes nouvelles aspirations sans pression.
Fais-toi accompagner pour clarifier ta situation.

🌸 Phase 4 : Le Renouveau (Le printemps) — La transformation des peurs en clarté pour une renaissance professionnelle

C’est la phase de la réintégration, tu découvres une nouvelle perspective qui semble t’épanouir. Tu as trouvé le chemin de ce qui fait véritablement sens dans ta vie. Tu te rapproches de personnes qui correspondent à ce chapitre inédit. Tu ressens de la sérénité, de la paix, de la détente. Ici, l’énergie est toujours basse, mais elle est positive.

La phase 4 est un moment de renaissance, de renouvellement de soi, de découverte d’une autre identité, d’expérimentation. Tu mets en place un plan d’action, tu te connectes à ce qui fait sens. Tu essaies de nouvelles choses. C’est le temps de la création, l’apprentissage, la construction, l’innovation, la spiritualité, la puissance personnelle, la confiance, l’amour.

Quand tu te sens prête, tu entres dans une autre phase 1, un nouveau départ pour vivre un nouveau cycle et chapitre de ta vie.

Exemple : tu as retrouvé un objectif et l’énergie revient

Pendant la phase 3, de cocooning, tu as mis à jour tes aspirations profondes autour des notions de créativité, d’innovation, de conception, mais tu n’avais pas encore d’idée concrète, ou d’envie. En phase 4, tu as trouvé des pistes pour te réaliser professionnellement (créer ton entreprise, changer de métier, changer de boite, etc.). À force de réfléchir, échanger avec l’extérieur, rencontrer du monde, ton sentiment s’affine et tu sais ce que tu veux ! Rien que de penser à cette idée, tu rayonnes ! Félicite-toi pour ce cycle et bienvenue dans la phase 1 !

🔎 Les signes positifs :

retour de la sérénité ;
émergence de nouvelles perspectives ;
paix intérieure ;
envie d’avancer différemment.

💡 Actions concrètes pour avancer :

Expérimente de nouvelles pistes.
Connecte-toi à des personnes inspirantes.
Construis un plan d’action réaliste.
Célèbre le chemin parcouru.

Guide pratique pour gérer tes doutes lors de ta reconversion professionnelle

1. Apprends à décrypter tes doutes

Les doutes qui t’assaillent peuvent prendre différentes formes, et chacune mérite une attention particulière.

Quand tu questionnes tes compétences, tu te demandes peut-être si tu es vraiment capable, si tu arriveras au niveau des autres, ou si tu es assez technique. Ces doutes sont naturels quand tu débutes dans un nouveau domaine. Rappelle-toi que toutes les expertes de ton secteur ont commencé un jour. L’apprentissage fait partie du processus.

Les doutes sur le sens de ta reconversion sont souvent les plus profonds. Tu te demandes si c’est vraiment ce que tu veux faire, si ce métier correspond à tes valeurs, si tu as fait le bon choix. Ces questionnements méritent qu’on leur accorde du temps. Ils ne sont pas à traiter dans l’urgence, mais plutôt à explorer progressivement.

La dimension financière peut aussi générer beaucoup d’inquiétudes. Tu te demandes si tu réussiras à en vivre, combien de temps durera cette période d’apprentissage, si tes réserves seront suffisantes. Ces préoccupations sont légitimes : prends le temps de faire un point précis sur ta situation et tes besoins réels, sans dramatiser ni minimiser.

Enfin, les doutes identitaires touchent à qui tu es en tant que personne. Cette transformation professionnelle bouleverse parfois l’image que tu as de toi-même ou celle que les autres te renvoient. C’est normal : une reconversion est aussi une transformation personnelle.

2. Adapte tes outils à ta phase

Pendant les phases d’été et d’automne, concentre-toi sur des actions concrètes. Un simple journal de bord peut faire des merveilles : note chaque jour une chose que tu as apprise et une petite victoire, aussi modeste soit-elle. Garde précieusement les retours positifs que tu reçois, ils constitueront ta « liste de preuves » dans les moments de doute. Un point hebdomadaire rapide te permettra d’identifier ce qui fonctionne bien et ce qui mérite d’être ajusté.

En phases d’hiver et de printemps, l’approche devient plus introspective. Accorde-toi des moments de pause réflexive sans culpabiliser. C’est le moment d’explorer tes envies profondes, sans te mettre la pression. Tu peux tester de nouvelles approches à petite échelle et prendre le temps d’écouter ce qui fait vraiment vibrer ton cœur.

3. Construis ton réseau de soutien

La présence d’une mentor peut faire une différence significative dans ton parcours. Cherche une femme qui a traversé une reconversion similaire à la tienne. Même des points réguliers courts peuvent t’apporter beaucoup. N’hésite pas à lui poser tes questions sans filtres et inspire-toi de son parcours tout en construisant le tien.

Les communautés professionnelles constituent un autre pilier important. Tu peux rejoindre des groupes de reconversion dans ton domaine, des réseaux professionnels féminins ou des associations locales. Ces espaces te permettront de partager ton expérience avec d’autres femmes qui comprennent exactement ce que tu traverses.

Ton cercle de confiance est tout aussi essentiel. Il peut se composer de quelques personnes bienveillantes qui comprennent ta démarche, de collègues avec qui tu te sens en sécurité, d’une amie qui sait t’écouter sans juger. Si tu en ressens le besoin, une professionnelle comme une coach ou une thérapeute peut aussi t’accompagner dans cette transition.

4. Les essentiels à préserver

Prendre soin de ta santé mentale est primordial. Accorde-toi le droit à l’imperfection et célèbre tes petites victoires. Ton énergie est précieuse : apprends à la préserver et à l’utiliser judicieusement.

Pour mesurer ta progression, compare-toi uniquement à toi-même d’il y a un mois, jamais aux autres. Garde des traces de ton évolution, elles te serviront de repères. Certains jours seront plus difficiles que d’autres, c’est normal. L’important est de rester connectée à ton objectif final tout en avançant pas à pas.

N’oublie pas de maintenir un équilibre dans ta vie. Ta reconversion est importante, mais elle ne doit pas éclipser tout le reste. Garde du temps pour tes autres centres d’intérêt et tes proches. Ton sommeil et ton énergie sont précieux : protège-les. Une vie épanouie en dehors du travail te donnera la force d’avancer dans ta transformation professionnelle.

Souviens-toi que traverser des doutes ne signifie pas que tu fais fausse route. C’est souvent le signe que tu grandis et que tu oses sortir de ta zone de confort. Tu as le droit de prendre le temps nécessaire pour cette transformation.

Les doutes font partie intégrante du processus de reconversion. Chaque étape est porteuse d’opportunités de rencontre avec toi-même et de prise en compte de ton évolution personnelle. Garde à l’esprit qu’un cycle (= les 4 phases/saisons) peut durer une journée, un mois, un trimestre, un semestre, une année ou plusieurs années. Il est possible d’expérimenter des mini-transitions (phase 1-phase 2) ou de grandes transitions (phases 1, 2, 3 et 4). Le modèle d’Hudson concerne tous les domaines de vie, ici j’ai simplement mis le focus sur le changement de métier. Tu traverses actuellement des doutes dans ta reconversion ? Je peux te coacher pour transformer ces questionnements en opportunités de croissance. Contacte-moi pour un accompagnement personnalisé.

« La seule chose permanente, c’est le changement. »
Emmanuel KANT

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